Jusqu’en 1946, c’était une commune paisible et déjà élégante, avec ses longues avenues jalonnées de palmiers qui talonnent les plages, et une vieille ville au charme rustique et méditerranéen. Puis, il y eut le premier festival. Son succès considérable en appela un autre, et un autre encore, et ainsi de suite jusqu’à aujourd’hui. Les plus grands noms du 7e art allaient venir tous les ans pour monter les marches et pour profiter quand ils le pouvaient, d’un arrière-pays éblouissant où s’entrelacent les Alpes et la Provence. Chaque année depuis, Cannes devient le centre du monde culturel, le temps d’une quinzaine. Sur la croisette, on se bouscule au mois de mai dans l’espoir d’apercevoir une idole. Mais à moins d’un quart d’heure de là, en direction de la garrigue, l’agitation s’évanouit et laisse la place au chant du mistral qu’accompagnent les stridulations des cigales. Sous le toit en tuiles, 1000 m2 de surface se scindent en deux ailes, qui comprennent à gauche une salle de réception et un bureau, et à droite, un espace de détente modulable en discothèque privée où siègent un bar et un billard, et plus loin, un spa, un sauna et un hammam. Dans chacune des autres pièces, un mobilier de maitre aux lignes classiques, harmonieusement disposé, corrobore le caractère résolument aristocratique de la demeure. Toutes les chambres possèdent leur salle de bains et certaines sont ouvertes sur le jardin, d’autres sur la terrasse, et la plus majestueuse d’entre elles, installée à l’étage, offre une vue spectaculaire sur la baie et sur les flots azuréens d’une méditerranée toujours paisible. En contrebas, une foule scrute quelques limousines en se demandant quel acteur célèbre se trouve à l’intérieur. Car comme le faisait remarquer le philosophe Edgar Morin, « Tous les ans, au Festival de Cannes, les vedettes impalpables quittent la pellicule. Et s’offrent au regard des mortels ».